lundi 9 janvier 2012

La chute de Babylone la Grande : chapitre 18

1. Arrière-plan historique :

Reprise de l’annonce déjà faite par un ange avant le jugement des 7 coupes de la colère de Dieu : Apoc 14,8, le chapitre 18 est consacré en entier à la chute de Babylone la Grande. L’importance donné à l’événement témoigne à lui seul du poids historique du système que représente Babylone en tant qu’entité incarnant le mal et l’opposition à Dieu. Aucune ville, en effet, dans l’Ecriture, et plus particulièrement dans le message des prophètes, n’occupe autant de place que Babylone :

- pour Esaïe, Babylone est le plus beau des royaumes, la fierté des Chaldéens : Esaïe 13,19. C’est d’elle que sort le tyran, l’oppresseur : Esaïe 14,3, associé à Lucifer, le dompteur des nations qui voulait élever son trône au-dessus des étoiles de Dieu : Esaïe 14,12 à 15. Aussi haute que soit placée Babylone, le prophète annonce sa destruction complète, sa ruine totale par les Mèdes et les Perses : Esaïe 14,22-23 : 21,1 à 9, 47,1.5.8 à 10, prophétie qui, sur le plan historique, se réalisa à la lettre au temps de Daniel : Dan 5,30 ; 6,1. Au jour de son jugement, ni ses pratiques magiques, ni ses sortilèges, ni ses pratiques occultes ne la serviront : tous ses « sages » périront avec elle : Esaïe 47,12 à 15. Aussi l’ordre est-il donné au peuple de Dieu, avant qu’il ne soit trop tard, de sortir d’elle : Esaïe 48,20.

- En accord avec Esaïe, le prophète Jérémie annonce aussi la chute et la ruine de Babylone au bout des 70 années de captivité d’Israël en son sein : Jér 25,12. Dans la lignée du jugement qui atteindra tous les peuples, le prophète conclut son livre par un long développement sur celui qui atteindra en particulier la ville, capitale de l’idolâtrie : Jér 50 et 51 (50,2 ; 51,38). En ce jour, une multitude de nations venant du Nord se rangeront en bataille contre elle : 50,3.9, la ville sera maudite : Jér 50,21, elle deviendra une solitude, un monceau de ruines, un repaire pour les animaux sauvages : 50,13.26 ; 51,39 ; sa chute provoquera la stupeur des nations : 50,46 ; comme Esaïe, Jérémie annonce que ce sont les Mèdes qui détruiront Babylone : Jér 51,11. Le même ordre est donné au peuple de Dieu de quitter la ville : Jér 50,8.

Le jugement prononcé par les deux prophètes s’est accompli à la lettre. Prise par Darius le Mède, la ville finira par être démantelée et ses matériaux utilisés pour la construction d’autres villes. Aujourd’hui, l’antique cité n’est plus qu’un champ de ruines impressionnant. Jean nous montre que, malgré sa destruction, le système babylonien traversera les siècles et s’incarnera dans les derniers temps dans une ville prestigieuse qui finira, elle aussi, en fumée. Toute la question est de savoir pour nous à quel système et à quelle ville, en notre temps, le titre de Babylone la Grande correspond. Revenons à la description qu’en donne Jean pour y trouver quelques points de repère !

2. La Babylone de l’Apocalypse :

De nombreux versets cités par Jean pour décrire Babylone sont des reprises, mot pour mot, d’Esaïe et de Jérémie. Du portrait qu’il nous donne de Babylone, nous pouvons tirer les caractéristiques suivantes :

- Babylone est un système qui allie le spirituel et le temporel. Il est à la fois le symbole du christianisme dégénéré (la prostituée) et un système politique qui a autorité sur tous les peuples (une grande métropole) : 17,5.18.

- Babylone est un haut lieu de l’occultisme, un repaire de tout esprit impur : 18,2. Derrière l’apparence chrétienne, c’est avec la puissance des ténèbres que ses dirigeants ont commerce.

- Du fait de sa position prestigieuse et incontournable, Babylone exerce un ascendant sur toutes les puissances de la terre. Tous les rois de la terre ont participé à ses prostitutions : 18,3.

- Babylone est la capitale du luxe et de la débauche : 18,3.7.9 Les plus grandes fortunes du monde se comptent parmi ses habitants

- Babylone se croit invincible et invulnérable : 18,7. Elle est si sûre d’elle qu’elle ne croit pas un seul instant que sa fin puisse venir rapidement.

- La perte de Babylone est si grande qu’elle est synonyme pour les dirigeants du monde de faillite complète du système : 18, 9.

- La perte de Babylone porte un coup fatal au commerce mondial en tous genres : 18, 11 à 13. Tout entreprise, tout système a ses sous-traitants qui vivent de lui. Avec son effondrement, c’est toute la dynamique du commerce mondial qui se trouve soudainement enrayée.

- La fin de Babylone se manifestera par la destruction complète en une heure de la grande ville qui l’incarne, cité qui, semble-t-il, est une ville portuaire : 18,10.17.19.

- Babylone finira consumée par le feu : 18,8. En un seul jour, la ville opulente, pleine de vie et de richesses passera par la mort, le deuil et la famine.

- Le jugement qui frappera Babylone ne concerne pas seulement ses péchés : v 4. C’est aussi le jugement de sa civilisation : v 22. Ce que Dieu juge aussi en Babylone, c’est sa culture, son art, sa musique qui n’a servi qu’à une chose : la promotion de son système antichrétien.

- Comme il en a été du temps de la première Babylone, Dieu donne à ceux qui font partie de Son peuple l’ordre de sortir d’elle avant que vienne son jugement : 18,4.

Il est difficile pour l’heure de dire avec certitude à quoi correspond Babylone. Sera-t-elle une ville du futur reconstruite sur les ruines de l’ancienne ville, comme le pensent certains (John Alexander) ?

Pour David Wilkerson, qui vivait à New York, la Babylone moderne est les Etats-Unis. Extrait de son livre « Sonne de la trompette et avertit mon peuple, » écrit en 1986 :

« Je crois que la Babylone moderne est la nation américaine actuelle, avec sa société corrompue et son système religieux perverti. Aucun pays sur terre ne correspond aussi bien que cette nation à la destruction donnée dans Apocalypse 18, car elle est sans pareille lorsqu’il s’agit de « forniquer » avec les marchands de toute les nations… En une seule heure à peine, les Etats-Unis seront anéantis et consumés par le feu. Le jugement par le feu s’abattra sur les principales agglomérations et sur les villes, consumant ce qui était autrefois un pays prospère, florissant, sûr et paisible… Le grand aigle aux longues ailes est sur le point de tomber de sa position élevée située sur la plus haute branche de toutes les nations. La vigne qui a été plantée « dans un pays de commerce, dans une ville de marchands, près d’une eau abondante », est près de mourir… les jugements qui sont sur le point de frapper cette nation qui a rejeté la sainteté et la repentance seront rapides et horribles… Ce sera un jour de vengeance et de jugement contre le péché…

Les prophètes nous ont tous prévenus qu’un feu dévorant allait frapper une nation des derniers jours qui se vanterait de trôner comme une reine de prospérité et d’être à l’abri de toute destruction… La Bourse s’effondrera, les gens perdront ce dans quoi ils ont investi, les édifices s’écrouleront et les gratte-ciel fondront. Le feu de la vengeance divine transformera les villes en déserts pollués. Notre gouvernement, nos systèmes de transmissions, nos réserves de nourriture, nos réseaux de communication, bref, tout sera anéanti en une heure…. Nos énormes stocks d’armes seront semblables à un tas de bâtons et de pierres, tout a fait inutiles contre ce que Dieu a projeté contre nous… Bientôt, très bientôt, un cauchemar économique deviendra subitement réalité. Ces nouvelles seront terrifiantes.

Les Etats-Unis sont sur le point de connaître un temps d’hystérie collective à cause des banques qui fermeront, des institutions financières qui s’écrouleront et de notre économie qui deviendra tout à fait incontrôlable… les sénateurs et les membres du Congrès seront frappés de stupeur lorsqu’ils réaliseront que personne ne pourra empêcher la crise économique de dégénérer en un véritable chaos ; les dirigeants du monde des affaires, ainsi que les leaders politiques et économiques seront terrorisés par la soudaineté et l’envergure de cette crise… »

Notons que New-York, premier port du pays, est aujourd’hui, sans conteste la ville qui, à cause des institutions mondiales qui y siègent (ONU) ainsi que de multiples multinationales, exerce la plus forte influence sur le monde.

Il nous faut écouter, respecter et laisser à chacun ses intuitions. Nul doute cependant que la chute de Babylone sera précédé d’événements avant-coureurs dont nous voyons les signes évidents se manifester de plus en plus.

3. Pleurs sur la terre, joie dans le ciel :

Si la chute de Babylone fait le chagrin des marchands et des rois de la terre, elle fait la joie du ciel : v 20. Car, par elle, la vengeance de Dieu s’exerce sur la puissance du monde et celle de la fausse église, persécutrice des vrais croyants. Avec la perte de Babylone, une page est tournée. Le monde d’après, ayant l’Antichrist a sa tête comme dieu unique, ne sera plus le même qu’avant.

En détruisant le système qui lui aura permis d’arriver à son apogée, l’Antichrist commettra cependant une erreur monumentale. La chute de Babylone précipitera de peu la sienne, décrite dans le chapitre suivant !

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