vendredi 16 décembre 2011

Les sept coupes de la colère de Dieu : chapitre 16

1. Introduction :

Les sept anges prêts pour déverser sur la terre les sept coupes par lesquelles va s’accomplir la colère de Dieu : 15, 1, ordre leur est donné du cœur même du sanctuaire d’aller pour accomplir leur mission punitive. De même qu’il en a été pour les premiers jugements : Apoc 6,1, c’est de Dieu seul que peut venir l’ordre de jugement sur ce monde. A Lui seul appartient la vengeance et la rétribution : Deut 32,35. L’Agneau seul, parmi tous les êtres, a été trouvé digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux : Apoc 5,2 ; Esaïe 59,16 à 19.

L’ordre donné, un par un, les sept anges exécutent leur mission.

2. Le jugement des sept coupes : parallèles

Si la série de fléaux attachés aux coupes de la colère de Dieu est nouvelle, elle reflète partiellement les fléaux qui, du temps de Moïse, frappèrent l’Egypte, et vise les mêmes objectifs que ceux du cycle des trompettes.

Seule la 4ème coupe qui frappe le soleil n’a pas son équivalent dans les plaies qui frappèrent l’Egypte et obligèrent le Pharaon à laisser partir Israël.

Il y a aussi une grande analogie entre la natures des fléaux de la série des trompettes et ceux déversés des coupes.

La différence entre les plaies des deux séries tient, non aux cibles qu’ils touchent, mais à l’ampleur des dégâts occasionnés. Là où seul un tiers des créatures ou des éléments étaient touchés, ici c’est la globalité du monde qui est concernée.

3. Analyse des sept coupes :

1ère coupe : la plaie des ulcères : v 2

Le mot utilisé pour décrire cette plaie est le même qui est utilisé pour décrire la plaie frappant les Egyptiens au temps de Moïse : Exode 9,9 à 11, Job : Job 2,7, et le pauvre Lazare de l’histoire racontée par Jésus : Luc 16,21. Le corps, instrument du péché : Rom 6,13, est, par la colère de Dieu, le premier à recevoir le douloureux salaire de ses œuvres. Afin qu’une explication claire soit donnée de la raison et de l’origine de ce fléau, seuls les adorateurs de la bête et de son image en seront atteints. Ce qui laisse entendre qu’à cette période encore, il y aura un reste qui croira et sera attaché au Seigneur. Jamais peut-être dans l’histoire, de manière aussi visible, sera manifestée la différence de camp auquel appartient chacun sur le plan spirituel. En marquant Ses adversaires de manière aussi tangible, Dieu manifestera qui sont les Siens.

Le parallèle avec le fléau qui frappa les Egyptiens (de la poussière semblable à de la suie) peux laisser à penser que les ulcères qui frapperont tous les hommes se produiront suite à une éruptions volcanique de grande ampleur.

2ème coupe et 3ème coupe : la mer et les sources d’eaux changées en sang : v 3

Un double phénomène vital pour la vie humaine se produit ici : la disparition de toute vie aquatique, la pollution massive des sources d’eaux potables. L’ange préposé aux eaux justifie la raison de ce fléau. Il est la réponse de Dieu aux fleuves de sang versé, issu du massacre des justes par les impies, depuis la création : cf Matth 23,34 à 36. L’autel, sous lequel s’élevait la voix des martyrs demandant justice, approuve : v 7 ; Apoc 6,9 à 11.

Les sources et la mer changée en sang pourraient être la conséquence sur la nature du premier fléau. Un semblable phénomène (une eau couleur de sang) s’est déjà produit près de volcans en éruptions.

4ème coupe : le soleil brûlant : v 8 et 9

Le fléau de la 4ème coupe est l’inverse de celui de la 4ème trompette : Apoc 8,12 . Alors que, lors de la 4ème trompette, les astres perdent un tiers de leur clarté, ici le soleil est si fort qu’il brûle les humains. Quelle qu’en soit la cause, les humains ne seront pas dupes de l’origine de ce fléau. La chaleur qui éprouvera leurs corps sera malheureusement impuissante pour fondre leur cœur : v 9.

La 4ème coupe pourrait aussi être la suite de la 1ère. Une éruption volcanique de grande ampleur peut affecter la couche d’ozone protectrice des rayons du soleil.

Quel que soit le degré d’exactitude de ces interprétations, sachons que ce qui s’est déjà produit une fois dans l’histoire peut se reproduire. Dieu a autorité sur tous les éléments du ciel et de la terre pour les utiliser comme bon Lui semble, au moment où Il le souhaite.

5ème coupe : obscurité et douleurs : v 10 et 11

Par la 5ème coupe, c’est le trône de la bête qui est directement visé par le jugement de Dieu. En plongeant dans les ténèbres le royaume de la bête, le but de Dieu est de montrer à l’humanité à quel monde appartient celui-ci sur le plan spirituel. Malgré les miracles, les prodiges, le royaume de la bête est le royaume des ténèbres : Ephés 6,12. Les douleurs insupportables que ressentent ceux sur qui la bête exerce sa royauté témoignent elles aussi par avance de celles éternelles que subiront ceux qui la suivent : Mat 8,12.

Malgré ces signaux préventifs parlant, la plus grande partie de l’humanité reste dans l’aveuglement. Pour la dernière fois dans le livre, il est ici fait mention du but poursuivi par Dieu au travers de Ses jugements : susciter l’élan de repentance qui sauverait ceux qui se laissent toucher et convaincre par la Parole de Dieu. A force de s’endurcir, l’exemple de Pharaon, qui connut des fléaux du même ordre, nous rappelle que vient un temps où l’homme ne peux plus se repentir : Exode 9,12. Car Dieu Lui-même, après le fléau des ulcères et avant celui de la grêle, comme ici, afin que Son jugement s’accomplisse dans sa plénitude, se mettra à endurcir le cœur du souverain.

Aujourd’hui, si vous entendez Sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, prévient à maintes reprises la Parole : Psaume 95,8 ; Hébr 3,8.15 ; 4,7.

6ème coupe : L’Euphrate asséché en vue d’Harmaguédon : v 12 à 16

Deux faits liés l’un à l’autre forment la trame des événements qui réalisent le fléau de la 6ème coupe. Le 1er fait, l’assèchement de l’Euphrate, est l’œuvre de Dieu. C’est l’ange envoyé dans ce but qui l’opère : v 12. Le second est le fruit de l’action de la trinité diabolique : des esprits sont dépêchés dans le monde entier auprès des rois de la terre pour les mobiliser pour une guerre mondiale : la guerre par laquelle le Jour de la colère de Dieu s’accomplit : v 13 et 14.

Comme déjà dit au chapitre 9, l’Euphrate n’est pas un fleuve anodin. Il représente la frontière naturelle entre l’Orient et l’Occident. En asséchant l’Euphrate, l’ange de Dieu agit en vue de faciliter le chemin des armées d’Orient en vue d’un conflit mondial qui signera la fin des armées du monde, conflit qui se déroulera sur la terre d’Israël : v 16 : Harmaguédon = montagne de Megguiddo. La conjonction parfaite de ces deux événements témoigne que, même dans sa fureur, la bête, pour la réalisation de ses projets, dépend de Dieu. L’interaction entre la volonté permissive de Dieu et les œuvres du diable est soulignée dans toute la Bible : Job 1,6 à 12 ; Apoc 17,12.

L’action de la trinité diabolique en vue de mobiliser les armées de toute la terre témoigne de la réalité de la puissance des autorités spirituelles invisibles et de leur influence sur le cours des décisions prises par les dirigeants des nations. Le monde entier est, dit Jean, sous le puissance du malin : 1 Jean 5,19. Notre véritable combat, en tant que chrétiens, n’est pas contre des hommes, mais contre une puissance spirituelle mauvaise très structurée : Ephés 6,12.

La 3ème béatitude de l’apocalypse, sur les sept que le livre compte, conclut la fin de l’énoncé de la 6ème coupe : v 15 (1,3 ; 14,13 ; 16,15 ; 19,9 ; 20,6 ; 22,7). Elle rappelle à tous la nécessite de veiller et de ne pas être trouvé nu, non couvert par les vêtements de la justice de Dieu : Esaïe 61,10 ; Zach 3,4 Apoc 3,18, au jour où Sa colère se déchaînera.

7ème coupe : tremblements de terre et grêle : v 17 à 21

Dieu l’a annoncé au travers d’Aggée le prophète. Il y aura un jour où Dieu, dans Sa colère, ébranlera toute la terre : Aggée 2,6.21 ; Hébr 12,26. Ce jour se produira au moment où la 7ème coupe de la colère de Dieu se déversera dans l’air. La voix sortant du trône l’atteste : le jugement de la 7ème coupe conclut le cycle des fléaux de la colère de Dieu. Où les hommes bénéficient du « Tout est accompli » prononcé par Jésus sur la croix : Jean 19,30, où ils devront affronter le « C’en est fait » de la colère de Dieu : v 17 !

Prémices de la destruction finale imminente, toute la terre, montagnes, îles, toutes les villes des nations, et la plus importante d’entre elles, Babylone, s’écroulent. Contrairement aux espoirs de certains, aucun abri ne sert plus à rien face à la colère de Dieu : Esaïe 28,15. Les hommes sont directement face à Dieu, nus, sans protection, exposé à la colère d’en-haut sans rien pour y échapper.

Cette colère se manifestera par une pluie de grêlons d’une masse telle (environ 34 kg) que le monde n’en a jamais connu. Depuis le début des temps, Dieu, s’adressant à Job, avait pourtant révélé l’existence d’un tel arsenal dans les cieux : Job 38,22-23. Le très grand fléau de la colère de Dieu est tombé. Il ne change rien à l’état d’esprit de ceux qui le subissent. Quand frapper ne sert plus à rien, Dieu l’a déjà dit : seule reste comme solution la destruction totale : cf Esaïe 1,5 à 7.



samedi 19 novembre 2011

Ultime préparation : chapitre 15

1. Introduction :

Avec le chapitre 14, nous avons vu que nous sommes entrés dans une nouvelle phase, la dernière, des événements qui vont aboutir au jugement du monde. Les élus de l’ancienne et de la nouvelle alliance sont rassemblés autour de l’Agneau. Le monde est mûr pour le jugement le plus terrible qu’il ait à affronter, celui de la colère de Dieu.

Après les 6 visions du chapitre 14 qui, pour certaines, ont pour objet de faire entendre une dernière fois l’Evangile aux habitants de la terre, celle du chapitre 15 nous place face à la réalité de l’imminence du jugement qui vient. Le temps donné aux habitants de la terre pour croire à la bonne nouvelle et se repentir de leurs péchés est écoulé. Les anges porteurs des coupes de la colère de Dieu sont prêts. Ils n’attendent plus pour aller que l’ordre de Dieu venant du cœur même du sanctuaire, ordre qui va leur être donné : 16,1.

2. La 7ème vision :

a. Vision des sept anges

C’est la 3ème fois que Jean identifie ce qu’il voit de la part de Dieu comme un signe. Le 1er signe était celui de la femme représentant Israël : Apoc 12,1. Le second était celui du grand dragon rouge : Apoc 12,3. Ce signe parle des sept anges porteurs des coupes achevant le jugement de Dieu sur ce monde.

Dans le langage biblique, les signes sont plus qu’une simple manifestation de puissance. Les signes sont porteurs d’un message. Les premiers signes sont ceux que l’on trouve dans la création : le soleil, la lune et les étoiles : Genèse 1,14. Ils servent de signes pour marquer les temps de vie des hommes. Il y eut ensuite l’arc-en-ciel, signe de la grâce sous laquelle la nouvelle humanité issue de Noé allait désormais vivre : Genèse 9,13.17. Puis Dieu donna à Abraham, la circoncision, signe que lui et ses descendants seraient un peuple mis à part pour Dieu parmi les nations : Genèse 17,11. Viendront encore les signes que Dieu donnera à Moïse d’opérer sous les yeux de son peuple, puis de Pharaon, pour attester de l’authenticité de l’origine divine de sa mission : Exode 4,8 ; 8,23 ; 12,13. Puis les signes donnés par Jésus lui-même, au travers des nombreux prodiges qu’Il opérera de Sa messianité : Jean 2,11.

Les trois signes mentionnés dans l’Apocalypse mettent en valeur les trois événements de grande importance qui vont marquer la fin des temps : la résurrection et la préservation d’Israël (symbolisé par la femme), la manifestation de la puissance de Satan par les deux bêtes, la vengeance finale de Dieu contre le monde qui aura rejeté l’Evangile et mis à mort ses témoins.

b. Vision de la mer de cristal

Pour la seconde fois, Jean voit la mer de verre qui constitue le pavement étincelant qui se trouve devant le trône de Dieu : Apoc 4,6. Sur elle se trouvent les vainqueurs de la bête et de son système glorifiés et louant Dieu avec des harpes (ou lyres) : cf Psaume 33,2. La mer de cristal diffère de la première vision qu’en a eu Jean en ce que sa tranquillité est troublée par le feu qui s’y mêle. L’allusion au feu tient peut-être à la fournaise de laquelle viennent de sortir les vainqueurs de la bête : 1 Pierre 1,6-7 ; 4,2. Il évoque aussi peut-être le fait que le temps du ciel n’est plus à la patience qui a sévi jusque là, mais à celui de la colère de Dieu, allumée et ravivée par le sort que le monde a réservé aux derniers témoins du Christ.

Un double cantique fait l’objet de leurs chants :

- le cantique de Moïse, composé après la sortie d’Egypte et célébrant la victoire de Dieu sur Pharaon et les dieux de l’Egypte et la délivrance d’Israël, peuple de la première alliance : Exode 15,1 à 17. Allusion est aussi faite dans les paroles du cantique des vainqueurs au second cantique de Moïse rédigé à la fin de sa vie : Apoc 15,3-4 ; Deut 32,4.43.

- Le cantique de l’Agneau qui célèbre la victoire de Christ sur Satan et le monde et la délivrance de l’Eglise, peuple de la nouvelle alliance.

Représentants des deux peuples, les vainqueurs témoignent de l’achèvement total de l’œuvre de salut de Dieu dans le monde. Il est temps désormais que la rébellion soit jugée et que le monde entier reconnaisse en Christ et en Dieu le Roi devant lequel il doit se prosterner : v 3 et 4.

Comme il en fut juste avant les deux premiers signes, le tabernacle céleste contenant le témoignage s’ouvre aussi avant la manifestation du dernier : Apoc 11,19. Dieu l’avait précisé à Moïse au temps où Il lui donna l’ordre de construire le tabernacle : l’ouvrage qu’il allait faire n’était qu’une imitation. Le vrai tabernacle était dans le ciel : Exode 25,9.40 ; 26,30. Or, c’est du Saint des saints, le lieu de la présence même de Dieu, que Jean voit les sept anges de Dieu se mettre en route pour accomplir leur mission. Après la vision des vainqueurs de la bête et de son système célébrant Dieu, cette dernière partie de la 7ème vision préparatoire reçue par Jean témoigne que le temps de la patience de Dieu est fini. L’heure est venue pour le Dieu trois fois saint de manifester Sa colère contre les rebelles et les impies. La décision émanant du trône de Dieu est irrévocable. Il n’y a désormais de la part de Dieu ni ajournement, ni repentance, ni report à attendre : cf Amos 7,3.6 ; Exode 32,14 ; 2 Sam 24,16.

Les sept anges ne sortent pas nus du sanctuaire. Ils sont équipés à la hauteur de la dignité de leur fonction. Jean les voit revêtus du double insigne des sacrificateurs : le fin lin pur porté pour le jour de l’Expiation : Exode 28,39 ; Lévitique 16,1 à 4, et la ceinture sur la poitrine des rois revenant victorieux du combat : Apoc 1,13. C’est littéralement en ambassadeur du Roi-Sacrificateur que les sept anges sortent pour faire l’expiation du péché du monde.

C’est de la main de l’un des 4 êtres vivants présents sur le trône et autour de lui : Apoc 4,6 que les sept anges reçoivent les coupes qu’ils devront déverser sur la terre. Le jugement de Dieu Lui appartient. Il ne sera pas cependant pris seul, mais en accord avec toute la création symbolisée auprès du trône de Dieu par les 4 êtres vivants : cf Rom 8,20 à 22.

Comme il en fut au jour de la dédicace du temple au temps de Salomon : 2 Chr 5,14 ; 6,1, la gloire de Dieu remplit le temple à tel point que personne ne pouvait y entrer. Sacrifices et prières sont désormais inutiles : Lam 3,44. Le temps du salut est fini : voici celui de la rétribution : Deut 32,35.


vendredi 14 octobre 2011

Le menu de ce qui vient : Apocalypse 14

1. Nouvelles visions :

Après la double vision des deux bêtes, Jean voit se succéder, dans les chapitres 14 et 15, sept visions distinctes révélatrices de la mise en place des derniers éléments annonciateurs du jugement du monde par les coupes de la colère de Dieu.

1ère vision : l’Agneau et Ses rachetés sur la montagne de Sion : v 1 à 5

Alors que l’emprise de la bête semble être totale sur la terre (même les saints ont été vaincus : 13,7) le rideau s’ouvre de nouveau aux yeux de Jean sur les réalités célestes. Les soi-disant vaincus de la bête sont glorifiés avec Jésus sur la montagne de Sion qui, en l’occurrence ici, désigne la Jérusalem nouvelle : cf Hébr 12,22. Si, primitivement, la montagne de Sion était la colline de Jérusalem où était le temple : Ps 84,8, elle est, sur le plan spirituel, la cité du Dieu vivant !

Vaincus sur terre, les saints de Dieu, marqués de son sceau : Apoc 7,4, sont reçus au ciel tels qu’ils sont, en héros. Tous leurs traits témoignent de ce que la Bible désigne, à l’image de leur Maître, sous le terme de vainqueurs. Le vainqueur dans la foi est celui :

- qui n’aime pas sa vie au point de ne pas être prêt à la perdre pour la vérité : Apoc 12,11

- qui, sur le plan moral et spirituel, a su se préserver de toute souillure : cp 2 Cor 11,2. Il semble difficile d’interpréter ce verset au premier degré, la Bible ne jetant jamais de discrédit sur la relation conjugale.

- qui, sur le plan de l’attachement à Christ, fait preuve d’une fidélité sans faille : v 4.

- qui, sur le plan de l’honnêteté et de l’intégrité, sont irréprochables : v 5.

Malgré l’excellence de leur vie de disciples du Christ, les vainqueurs ne sont pas pour autant parfaits ou sans péché. Leur présence au ciel n’est pas le fait de leurs mérites, mais le bénéfice du sang versé par l’Agneau pour leur rachat : v 4.

Bien que vaincus par la bête, les 144 000 ne sont pas morts pour rien. Jean les désigne comme les prémices des humains rachetés. La bête a pu tuer physiquement les témoins du Christ. Elle n’a pu détruire le témoignage, la semence que leurs vies et leurs paroles ont laissé dans les esprits. Une riche moisson va suivre le martyr des oints de Dieu de cette époque !

2ème vision : l’ange porteur de l’Evangile éternel : v 6 et 7

Les témoins du Christ ôtés de la terre, c’est du ciel que les habitants de la terre vont entendre l’Evangile. La bête a peut-être tout pouvoir sur la terre. Elle n’a aucune puissance pour agir sur ce qui vient du ciel. Quels que soient les efforts que le diable déploie pour faire taire la voix des témoins du Christ, Dieu a toujours le dernier mot à ce sujet. Les ressources de Dieu sont inépuisables et nulle puissance n’a le pouvoir de l’empêcher de parler.

Le message dont est porteur l’ange n’est pas directement christocentrique. Il met l’accent sur ce qui constitue le premier fondement de la vérité. Le Dieu véritable que les habitants de la terre doivent craindre et adorer n’est pas celui qui se prétend comme tel sous leurs yeux. Il est le Créateur, Celui qui est à l’origine de toutes choses. Lui seul est digne d’être l’objet de la gloire. Le temps désormais est court : le jugement est en marche. Le choix est encore donné à chacun, pour peu de temps ,de décider devant qui il se prosterne : soit le Dieu du ciel, dont l’ange est le héraut, soit celui qui se dit Dieu sur la terre et qui est un usurpateur.

Le message dont est porteur l’ange est non seulement éternel mais encore universel. A l’heure où le monde entier s’apprête à plonger dans la plus intolérable idolâtrie, l’ange repose devant l’humanité séduite la première pierre sur laquelle repose l’édifice de la vérité : Au commencement Dieu… : Genèse 1,1. Le fait que le message soit réduit à cette seule affirmation démontre à quel point les ténèbres ont envahi les esprits. Le témoignage de Jésus ne peut être reçu en effet que si celui de Dieu est cru : Jean 14,1. Quel terrible constat de voir qu’arrivée à son terme, il faille enseigner l’humanité comme à ses débuts !

3ème vision : l’annonce de la chute de Babylone : v 8

C’est ici la première fois qu’il est fait mention de Babylone, la ville qui va occuper une grande place dans la suite de la prophétie : Apoc 16,19 ; 17,5 ; 18. Babylone est l’anti-Jérusalem . Comme Jérusalem est la cité de Dieu, Babylone est la capitale spirituelle, financière et commerciale qui est au coeur du système de la bête : Apoc 18,2-3. Par anticipation, le second ange, après le passage du premier rappelant que le Dieu du ciel est le seul Dieu qui doit être craint et adoré, annonce que, bientôt, ce qui fait la fierté de la bête et de son système va tomber sous les coups du jugement de Dieu.

4ème vision : l’avertisseur du châtiment éternel : v 9 à 12

Dernier des envoyés célestes de Dieu, le troisième ange traverse le ciel pour avertir les habitants de la terre du jugement et des tourments éternels qui attendent tous ceux qui feront le choix de ne pas donner au Dieu Créateur la gloire qui Lui est due. Ils partageront pour toujours le sort du dieu qu’ils auront suivi et adoré. Le message apporté ici par l’ange est l’un de ceux qui valident le mieux dans l’Ecriture la réalité de l’enfer et du tourment éternel.

Mauvais nouvelle pour les rebelles, la proclamation de la réalité de la perdition est un puissant stimulant à la foi de ceux qui s’attachent à garder les commandements de Dieu et la foi de Jésus : v 12. Comme il y a une rétribution pour ceux qui persévèrent dans le mal et l’erreur, il y en a une pour ceux qui persistent à marcher dans le bien et le juste : Rom 2,9-10.

Le message de l’ange, destiné aux rebelles et aux croyants qui subsistent, est appuyé en conclusion par une voix venant du ciel : v 13. La voix encourage les disciples de Christ à imiter les vainqueurs qui sont partis avant eux et à ne pas craindre la mort. Elle n’est que le passage de ce monde vers le monde de Dieu où les attendent le repos et la récompense. Rien ne peut, en effet, nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ : Rom 8,31 à 39.

5ème vision : la nuée et le fils de l’homme moissonneur

La 5ème vision s’inscrit, comme celles qui la précèdent, dans le processus d’annonce de ce qui va se produire. Toutes ces visions témoignent de la volonté de Dieu de ne pas prendre l’humanité par surprise. Comme l’arche de Noé était un témoignage pour la première humanité du jugement qui allait venir, Dieu donne à la dernière humanité tous les éléments dont elle a besoin pour savoir ce qui l’attend. Le programme est clairement dit et écrit. Au bout du chemin de la rébellion vient la moisson du jugement.

La vision de Jean nous transporte au moment même que Jésus a indiqué à Ses juges comme celui où ils Le reverraient : Mat 26,64. Après le temps de l’immense patience de Dieu, de Ses avertissements, du martyr de Ses témoins, vient celui où le monde doit payer ses crimes. Le Père ayant tout remis, à cause de son expérience de l’humanité, au Fils : Jean 5,27, c’est à Lui qu’il revient de procéder à la moisson. Le fils de l’homme, venu une première fois en humilité, revient ici couronné et glorifié.

La moisson est un thème récurrent dans la Bible. La moisson est plus que la récolte. Elle est le but de tous les efforts entrepris par le semeur. Elle est la réalisation de son espérance, l’aboutissement et la récompense de tous ses efforts. La moisson est la multiplication de ce qui a été semé. La moisson est la révélation de ce qui a été semé. On ne moissonnera jamais dans la nature, et sur le plan moral et spirituel, autre chose que ce qui a été semé : Gal 6,7-8.

Différents moissons se feront dans le monde :

- la moisson de l’Evangile : Jean 4,34 à 36. Il arrive souvent, dans ce processus, que le semeur ne soit pas le moissonneur. Avant les disciples, d’autres ont semé : prophètes, scribes, juifs pieux… : Jean 4,37-38. Tous, au moment de la moisson, se réjouissent ensemble et ont ensemble droit à la récompense : Jean 4,36. Les uns sèment, les autres arrosent, mais toujours, c’est Dieu qui fait croître : 1 Cor 3,5 à 8. L’ordre de Jésus est que nous priions pour que le Maître de la moisson envoie des ouvriers dans sa moisson : Mat 9,38. Il se peut que l’ouvrier soit un semeur ou un arroseur. Tous cependant sont engagés dans et pour la moisson.

- La moisson du péché. Après avoir attendu, il y a un temps où la moisson est mûre. Dieu n’intervient jamais pour juger avant que la dernière extrémité ne soit atteinte : Genèse 15,16 ; 18,20-21. Si les prophètes ont annoncé la venue de Christ, beaucoup ont aussi vu de loin le jour de la moisson : Joël 3 (4),13 à 16. C’est cette moisson que le Fils de l’homme, aidé des anges moissonneurs, vient faire ici : Mat 13,30.49-50.

Les deux moissons étant faites, le blé de Dieu sera amassé dans son grenier et la paille brûlera d’un feu qui ne s’éteint point : Mat 3,12.

6ème vision : vision de l’ange vendangeur : v 18 à 20

Après le moissonneur, vient le vendangeur : Joël 3,13.18. L’idée de la moisson diffère de celle de la vendange en ce que la moisson concerne aussi bien les élus que les réprouvés. La moisson est le moment de la séparation. Chaque espèce va au lieu qui correspond à sa nature : Mat 13,30 ; 3,12. La vendange ne concerne par contre que les rebelles. Elle est l’expression dernière, absolue de la fureur de Dieu contre les rebelles. La vendange est l’expression de la vengeance de Dieu. Elle sera si terrible que le sang versé couvrira un espace de près de 300 kms jusqu’aux mors des chevaux, allusion sans doute à la bataille finale qui réunira toutes les armées de la terre dans la vallée de Josaphat : Joël 3 (4),2.9 à 14 ; Ezéchiel 39,11.

jeudi 15 septembre 2011

La bête qui monde de la terre : Apocalypse 13

La seconde bête : v 11 à 18

Après la première bête, Jean voit monter d’un autre lieu, la terre, une seconde bête, différente de la première, mais qui lui est associée et entièrement dévouée. Appelée ailleurs le faux prophète : Apoc 16,13 ; 19,20 ; 20,10, il apparaît que le ministère principal de cette bête sera d’ordre religieux et spirituel plutôt que politique. Comme la première bête sera le couronnement de tous les dictateurs, la seconde le sera de tous les faux prophètes qui auront émaillé l’histoire Israël et de l’Eglise. Le fait que la seconde bête sorte de la terre, et non de la mer, laisse à penser qu’elle émergera d’un milieu séparé des nations, peut-être d’Israël, peuple mis à part dès l’origine par Dieu. L’apôtre Jean, qui a écrit l’apocalypse, prévient déjà dans ses lettres les chrétiens de cette possibilité : les antichrists ne sortent pas seulement du monde, mais du sein même du peuple de Dieu : 1 Jean 2,18 à 23. Comme il y a un antichrist politique, il y en a aussi un qui est religieux. Il est facilement reconnaissable en ce qu’il nie de manière catégorique la divinité de Jésus, le Fils.

Portrait de la seconde bête

a. portrait physique

Si la première bête était effrayante, l’aspect de la seconde est plus engageant. L’apparence n’est pas celle du lion, de l’ours ou du léopard, mais celle de l’agneau. La seconde bête aura quelque chose en elle qui évoquera Jésus-Christ. Seules les paroles qu’elle prononcera dévoilera l’esprit qui l’anime : le dragon.

Dans les enseignements qu’ils donnèrent, Jésus et les apôtres avertirent avec insistance les chrétiens de ne pas se fier à l’apparence pour juger de la validité d’un ministère. Les faux prophètes, dit Jésus, sont des loups déguisés en moutons : Mat 7,15, des ouvriers trompeurs, dira Paul, déguisés en ministres de justice : 2 Cor 11,13. Il n’y a là rien d’étonnant, ajoute l’apôtre, Satan lui-même se transformant pour le besoin en ange de lumière : 2 Cor 11,14. C’est cet ange de lumière que nous voyons ici apparaître.

b. vocation et œuvre de la seconde bête

La vocation de la seconde bête est clairement désignée. Elle est là pour donner, par l’autorité spirituelle qu’elle représente, le crédit dont la première bête a besoin pour être adorée par tous. La seconde bête apporte à la première toute la puissance de la séduction spirituelle dont elle a besoin pour être reçue par le monde comme son maître et son sauveur. Elle est pour la première bête ce qu’Aaron fut pour Moïse : Exode 7,1 ou ce que le Saint-Esprit a été pour Jésus : la force qui authentifie Ses prétentions à la Divinité (voir tableau comparatif ci-dessous).

La méthode utilisée pour se faire est double :

- la puissance de conviction que la seconde bête déploie s’appuie sur une démonstration de puissance. La seconde bête est capable de prodiges étonnants. L’apôtre Paul a averti les thessaloniciens : l’apparition de l’impie se produira par l’opération de Satan avec toutes sortes de miracles et de prodiges mensongers : 2 Thes 2,10. Le sommet de sa tromperie sera de réussir, dit Jean, à faire descendre le feu du ciel sur la terre à la vue des humains : v 13, miracle vécu à plusieurs reprises par le prophète Elie : 1 Rois 18,38 ; 2 Rois 1,10 à 14 et manifesté aussi à la Pentecôte : Actes 2,3.

Nous devons être particulièrement vigilants en tant que chrétiens quant à la tendance actuelle dans de nombreux milieux à la recherche de miracles et de prodiges. Là ne doit pas être notre but : 1 Cor 1,22-23. Le miracle n’est pas preuve d’authenticité divine : Mat 7,21 à 23. Des démons peuvent même être chassés par des personnes que le Christ ne connaît pas. Une telle recherche ne peut faire de nous qu’une proie facile pour le diable. Seul l’amour de la vérité a le pouvoir de nous garder de la puissance d’égarement déployée par Satan : 2 Thes 2,10-11.

- pour arriver à ses fins, l’adoration de la terre pour la première bête, le faux prophète va pousser ses habitants à pratiquer l’idolâtrie. Il va ainsi ordonner aux habitants de figurer la bête par une image qu’elle finira par animer : v 14 et 15.

La seconde bête va pousser le monde à transgresser le premier commandement de la loi qui est de ne pas faire quoi que ce soit comme représentation des choses sacrées et de se prosterner devant elles : Exode 20,3 à 6. Elle va de la sorte provoquer la jalousie de Dieu à tel point que seule Sa colère va l’assouvir : Psaume 73,20. Il est notoire que, dans l’histoire biblique, la fabrication d’une image représentant Dieu (le veau d’or) fut le première faute commise par les Israélites après leur sortie d’Egypte : Exode 32,2 à 5. Remarquons que si la seconde bête propose aux habitants de se faire une image de la 1ère, c’est le choix personnel de chacun qui en décide. Aussi forte soit la séduction, il reste toujours chez chaque individu une part de choix personnel qui le rend responsable devant Dieu. Personne ne sera jamais sur terre séduit et trompé au point où il ne pouvait faire autrement.

Les procédés pour animer l’image de la première bête et la faire parler aux yeux de tous sont aujourd’hui sans commune mesure avec ce qui existait auparavant. L’holographie en est un des meilleurs.

«La plupart des gens qui ont vu une image holographique (laquelle s’obtient en projetant un faisceau laser à travers la plaque sur laquelle une scène a été photographiée) ont eu l’étrange impression de contempler un objet réel en trois dimensions. On peut se déplacer autour de la projection holographique et l’observer sous des angles différents, tout comme un objet réel. Ce n’est qu’en passant la main au travers de l’objet qu’on constate qu’il n’y a rien. Ce n’est pas tout. L’image holographique possède une caractéristique encore plus curieuse. Admettons que je prenne une photo de la tour Eiffel. Si je déchire le négatif de ma photo en deux et que je fais développer une des deux moitiés, je n’obtiendrai, bien sûr, qu’une moitié de l’image originelle de la tour Eiffel. Or tout change avec l’image holographique. Pour aussi étrange que cela puisse paraître, si on déchire un morceau d’un négatif holographique pour le mettre sous un projecteur laser, on n’obtiendra pas une partie de l’image, mais l’image entière. Même si je déchire le négatif une dizaine de fois pour n’en conserver qu’une partie minuscule, celle-ci contiendra la totalité de l’image. »

Le but de l’incitation universelle de la seconde bête à la pratique de l’idolâtrie envers la première se dévoile dans l’effet qu’elle produit. Comme il en fut au temps de Nebucadnetsar, l’ordonnance permet d’identifier qui dans la population adhère au culte imposé et qui n’y adhère pas : Daniel 3,1 à 6. Désormais, le tri est fait dans l’humanité :

- Ceux qui n’adhèrent pas au culte de la première bête doivent être tués : v 15.

- Ceux qui y adhèrent sont marqués dans leur être de son sceau et de son chiffre (666), signe d’appartenance au système dont la bête est la tête : v 16 à 18.

c. la marque de la bête :

Le nombre de la bête ayant donné lieu tout au long des siècles à d’innombrables spéculations, il nous est impossible des les rapporter toutes. Ce que Jean semble souligner est que la marque de la bête ne se limitera pas au seul 666. Elle peut aussi se composer du nom même de la bête : v 17. Le 666 et le nom de la bête ont donc valeur d’équivalence.

Ce lien étroit entre le nom de la bête et le 666 ont poussé de nombreux lecteurs de l’apocalypse à de savants calculs. Dans l’alphabet grec, chaque lettre a aussi une valeur numérique : les neufs premières lettres servent comme nos chiffres pour les unités, les lettres suivantes pour les dizaines, etc... Utilisant ce procédé, on est arrivé à de nombreuses convergences entre le 666 et le nom de personnages qui ont marqué l'histoire : Néron, le pape, Martin Luther, Mahomet, Cromwell, Roosevelt, Mussolini, Hitler, Kissinger, Sadat, Reagan, Gorbachev…

Notons aussi la valeur symbolique du 666. Dans toute la Bible, le 6 est perçu comme le chiffre de l’homme. Adam a été créé le 6ème jour. Le trois est le symbole de la trinité. Le 666 peut ainsi symboliser l’homme cherchant à se faire dieu, ce qui est la première promesse donnée par Satan à Adam : Gen 3,5.

C’est sur la main droite et le front de tous ceux qui adoreront la 1ère bête que son chiffre ou son nom devront être apposés. Les endroits choisis ne sont pas le fait du hasard : la main droite est l’instrument le plus utile pour tous nos actes : Mat 5,30, le front est le lieu du cerveau. L’indication de ces deux endroits témoigne que toute la manière de vivre et d’être, pensées et actes, de l’humanité sera, en ce temps, conditionnée par l’emprise de la bête.

d. Tableau comparatif entre le Saint-Esprit et la seconde bête

Le Saint-Esprit

1. Il est la 3ème personne de la Trinité divine : Mat 28,19

2. Au moment où Jésus sort de l’eau du Jourdain, le Saint-Esprit descend sur Lui et L’accompagne tout au long de Son ministère : Mat 3,16

3. L’Esprit est un Esprit de vérité qui conduit dans toute la vérité : Jean 16,13.

4. Il ne parle pas de lui-même, mais Il glorifie Jésus-Christ : Jean 16,13-14.

5. L’Esprit nous enseigne le culte du Dieu vivant, en esprit et en vérité : Jean 4,23-24.

6. L’Esprit de Dieu est un Esprit saint

7. C’est par l’Esprit de Dieu que Jésus a accompli Ses miracles pour prouver Sa divinité : Mat 12,28 ; Jean 5,36

8. Le Saint-Esprit fait descendre le feu du ciel le jour de la Pentecôte : Actes 2,3

9. Le Saint-Esprit donne la vie éternelle : Jean 6,63 ; 3,6.

10. Le Saint-Esprit marque du sceau de Dieu tous ceux qui croient en Jésus-Christ : Ephés 1,13.

11. Le Saint-Esprit réalise l’unité spirituelle des enfants de Dieu autour de Christ


Le faux prophète


1. Il est la 3ème personne de la trinité diabolique composée de Satan (le dragon), l’Antichrist (la 1ère bête) et lui-même.

2. Au moment où la 1ère bête monte de la mer, la seconde vient pour appuyer sa carrière et son activité.

3. Le faux prophète trompe et séduit

4. Le faux prophète agit pour le compte de l’Antichrist et exerce toute son autorité en sa présence.

5. Le faux prophète enseigne aux hommes l’idolâtrie et les pousse à adorer une image.

6. De la bouche du faux prophète sort un esprit impur : Apoc 16,13

7. Le faux prophète fait de grands prodiges pour établir l’autorité surnaturelle de l’Antichrist. Dans leur folie, les hommes attribuent à Dieu les miracles du faux prophète, tandis qu’ils avaient attribué à Satan ceux du Saint-Esprit : Mat 12,24-28

8. Le faux prophète va jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre à la vue des hommes

9. Le faux prophète tue.

10. Le faux prophète imprime sur tous les adorateurs de l’Antichrist la marque du diable.

11. Le faux prophète réalise la fausse unité de l’humanité autour de l’Antichrist

Gardez-vous des faux prophètes, dit Jésus. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez : Mat 7,15-16.

Je viens bientôt !

vendredi 24 juin 2011

Apocalypse 13 : la bête qui monte de la mer

1. Introduction :

Après son éviction de la sphère céleste, nous avions, dans le chapitre précédent, quitté le dragon posté sur le sable de la mer : v 18. La posture qu’il adopte est semblable à celle d’un guetteur. Que fait le dragon dans cette position ? Qu’attend-il, que guette-t-il ? Le chapitre 13 y répond.

1. La première bête :

Alors que Jésus inaugurait son entrée publique dans le ministère, les Evangiles nous rapportent que le premier test, la première épreuve auxquels Il fut confronté, furent la tentation dans le désert. Homme exceptionnel, Jésus se vit proposer par Satan à ce moment l’autorité et la gloire de tous les royaumes. Jésus les refusa : Luc 4,1 à 6. La proposition émise révèle cependant une vérité importante sur le diable. Si celui-ci possède effectivement de droit le pouvoir spirituel sur le monde, il est prêt, pour le garder, à tous les partages et les compromis possibles. Ce dont il a juste besoin, c’est d’un homme puissant qui sera prêt à être sa marionnette à son service. C’est cet homme qu’il trouvera à la fin des temps, présenté dans ce chapitre comme la bête qui monte de la mer.

Constamment agitée, jamais en paix, la mer, prise au sens figuré, est le symbole à la fois des nations et des méchants : Esaïe 17,12-13 ; 57,20 ; Jérémie 49,23 ; Psaume 65,8 ; Luc 21,25; Apoc 17,15. Posté sur le sable de la mer, le dragon attend de voir sortir de l’agitation des nations le méchant au travers duquel il pourra réaliser et maintenir son projet de domination sur le monde. Nous ne savons combien de temps l’attente du dragon dura. Mais un jour, son attente se termina. Jean voit sortir de la mer l’être hybride espéré. Le dragon n’hésita pas. Incarnation parfaite de ce qu’il attendait, il lui confère immédiatement tous ses pouvoirs : v 2. Description.

Portrait de la bête :

a. sa similitude avec le dragon :

La bête qui monte de la mer !
Comme le dragon : Apoc 12,3, la bête possède dix cornes et sept têtes. Sur le plan du pouvoir et de l’intelligence, elle est dotée des mêmes facultés que le dragon. Il existe dans nombre de sociétés secrètes une forme d’initiation qui a pour objet d’élever l’initié au plus haut degré possible de pouvoir spirituel. La franc-maçonnerie revendique ainsi 33 degrés pour atteindre le sommet de sa hiérarchie., Il n’est pas impossible que, double parfait du dragon, la bête qui monte de la mer soit le produit de l’initiation occulte absolue.

b. les parallèles avec les visions de Daniel :

Alors qu’il était à Babylone, le prophète Daniel reçut de Dieu la vision de 4 royaumes successifs qui allaient apparaître sur la scène du monde : Daniel 7,2 à 8 ; 2,37 à 40. Avec le recul de l’histoire, nous pouvons facilement identifier l’identité des royaumes en question :

- Le premier, semblable à un lion doté d’ailes est le royaume babylonien

- Le second, semblable à un ours, symbolise, l’empire de Mèdes et des Perses qui succéda au premier.

- Le troisième, semblable au léopard, symbolise les conquêtes fulgurantes d’Alexandre le grand, l’empire grec

- Le quatrième symbolise un empire plus terrible et plus effrayant que tous ceux qui l’ont précédé : l’empire romain.

La bête que Jean voit sortir de la mer réunit à elle seule les caractéristiques des quatre empires qui ont été l’objet de la vision de Daniel : la rapidité conquérante d’un Alexandre (le léopard), la force et la brutalité des Mèdes et des Perses (l’ours), le caractère royal et imposant des babyloniens (le lion), la puissance de domination des romains (les dix cornes). A elle seule, la bête cumule la totalité des têtes des bêtes de Daniel et les dix cornes du dernier empire : elle est le point culminant de tout ce que la tyrannie et l’impérialisme des hommes auront produit dans le cours de l’histoire.

c. les particularités de son règne :

- tout ce qui est en elle et sort d’elle est blasphématoire à l’égard de Dieu : aussi bien les noms que portent ses têtes que les paroles qui sortent de sa bouche : v 2 et 5.6. Sa haine se portera non seulement contre Dieu, mais aussi contre tous ceux qui, fidèles à Dieu, auront déjà leur place auprès de lui (peut-être est-il fait allusion ici aux saints enlevés au moment de sa révélation dans le monde : 2 Thes 2,1 à 4).

- Imitation du Christ à qui elle essaye de ravir la prééminence, la bête simulera une mort suivie d’une sorte résurrection : v 3, le but étant de voler au Christ sa plus belle lettre de noblesse : Rom 1,3-4. C’est à partir de ce fait qu’elle recevra ce que personne d’autre avant elle n’avait reçu : l’adoration universelle : v 4 et 8. Elle déchaînera pour sa personne une hystérie collective mondiale. Les seuls qui s’y soustrairont seront ceux dont le nom est inscrit sur le livre de vie : les rachetés du Christ : v 8.

- Elle réussira ce que personne d’autre avant elle n’avait réussi : exercer une domination universelle sur tous les peuples : v 7

- Malgré l’impression de puissance qu’elle donnera, son règne terrible sera finalement assez bref : 42 mois : v 5 : trois ans et demi, ce qui fut aussi le temps approximatif du Christ dans Son ministère. Tous les grands conquérants du monde furent habités, à un moment ou un autre, par le rêve d’un empire sans fin. Aucun, pas même la bête des derniers temps, n’y parviendra. C’est à Dieu seul et à son Christ que reviennent la domination et la gloire éternelles : Apoc 5,13.

- Elle persécutera de manière intensive les saints qui ne pourront échapper à son courroux : v 7. La période de domination du monde par la bête sera aussi celle où le prix payé pour la vérité et la conversion à Christ sera le plus élevé pour l’ensemble du peuple de Dieu.

d. une copie inversée du Christ :

Dans son livre « Le retour de Jésus-Christ », René Pache dresse un tableau comparatif de l’Antichrist (la bête qui monte de la terre) et du Christ :

1. L’ANTICHRIST <=> 2. LE CHRIST



1. Il est l’image même de Satan
2. Jésus a dit : celui qui m’a vu a vu le Père : Jean 14,9 ; Col 1,15 ; Héb 1,3


1. Il monte de l’abîme pour accomplir la volonté du diable : Apoc 11,7
2. Jésus descend du ciel pour faire la volonté de Dieu, son Père : Jean 6,38 ; 5,43


1. Il est comme une bête sauvage qui réunit en elle la ruse, la force et la férocité.
2. Il est l’Agneau de Dieu plein de douceur, d’innocence et de grâce : Apoc 5,6 à 9. Les hommes n’ont pas voulu être sauvés par l’Agneau : ils seront déchirés par la bête.


1. Il reçoit directement du diable sa puissance, son trône et une grande autorité : 13,2
2. Jésus a dit : tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre : Mat 28,18. Le Fils ne peut rien faire de lui-même : Jean 5,19


1. Il passe par une sorte de résurrection qui attire sur lui l’attention de toute la terre
2. C’est par sa résurrection que Christ est déclaré Fils de Dieu avec puissance : Rom 1,4


1. Il étonnera le monde par ses discours impudents
2. On a dit de Jésus : Jamais homme n’a parlé comme cet homme : Jean 7,46


1. Son règne durera environ 3 ans et demi
2. Le ministère de Jésus a duré au moins 3 ans, puisque 3 pâques juives sont mentionnées : Jean 2,13 ; 6,4 ; 11,55


1. Il est l’homme du péché, l’Impie qui représente tout ce que l’humanité a de mauvais. Son chiffre est le 666 : 13,18
2. Il est le Saint de Dieu, le Parfait, dont le chiffre symbolique est le chiffre parfait : le 7 : Apoc 5,6.12


1. Il reçoit autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation
2. Dieu donne à Son Fils les nations comme héritage : Ps 2,8 ; Dan 7,14.


1. Il a pour femme une prostituée, l’Eglise apostate qu’il finit par brûler : Apoc 17,16
2. Il a pour épouse l’Eglise sainte, sans tache qu’Il élève avec Lui dans la gloire : Ephés 5,25 à 27

Si la figure de l’Antichrist n’est pas encore révélée à ce jour, les travaux préparatoires en vue de sa prise de pouvoir future vont bon train. De plus en plus d’institutions et d’instances internationales chapeautent et règlent la vie des peuples : ONU, FMI, OMC, OMS, Banque mondiale… Depuis 2007, l’Union pour la Méditerranée redessine les contours de l’ancien empire romain, d’où devrait surgir la bête. Sur le plan économique et financier, une crise systémique globale paraît inévitable, crise qui va déchoir le dollar de sa fonction régulatrice et créer les conditions de la naissance d’une monnaie mondiale nouvelle. L’une après l’autre, les anciennes dictatures tombent pour laisser la place à de semblants de démocraties desquelles surgira un gouvernement mondial voulu, désiré, et apparaissant comme la réponse politique aux problèmes du monde. Aussi, cette idée n’est-elle plus une simple perspective. Elle apparaît au contraire comme une nécessité incontournable pour l’avenir (cf : Livre de Jacques Attali : Demain, qui gouvernera le monde ?). « Un jour, l’humanité comprendra qu’elle a tout à gagner à se rassembler autour d’un gouvernement démocratique du monde, dépassant les intérêts des nations les plus puissantes, protégeant l’identité de chaque civilisation et gérant au mieux les intérêts de l’humanité. Un tel gouvernement existera un jour. Après un désastre, ou à sa place. »

Grâce à Internet (la toile) et aux réseaux sociaux, le monde est devenu un village dans lequel chacun peut connaître l’autre sans se déplacer. Par les satellites, la multiplicité des chaînes de télévisions et des réseaux de communication donne à chacun d’être informé en temps et en heure de ce qui passe à chaque endroit de la terre. Plus que les mots, l’image devient le principal vecteur de la réalité. Partout se développe en même temps, au travers des différents moyens de géolocalisation et du numérique une hypersurveillance de l’individu. Non seulement, pour la première fois, l’idée d’un gouvernement mondial est évoquée, mais les structures et les moyens techniques permettant sa création sont réunis. Il ne manque plus que le chef d’orchestre, sachant mettre en musique tout cela pour faire danser le monde !

La présentation de la première bête se conclut par un court message adressé aux saints de l’époque : v 9 et 10. Dans ce message, Dieu appelle les Siens à ne pas espérer de Sa part dans la foi des actions de délivrance. Ce n’est pas par la délivrance physique de leurs oppresseurs que Dieu va glorifier Son nom au travers des Siens en ce temps, mais par leur persévérance dans la foi envers et contre tout. Les vainqueurs ne seront pas ceux qui seront épargnés par la bête, mais ceux qui n’auront pas aimé leurs vies jusqu’à craindre la mort : Apoc 12,11. L’exhortation est aussi une claire indication donnée aux chrétiens de refuser d’assurer leur propre défense par les armes. Si le message s’adresse aux chrétiens des derniers temps, il a été largement validé au temps des martyrs, temps dans lequel vivait déjà l’apôtre Jean.


Je viens bientôt !

vendredi 20 mai 2011

Apocalypse 12 : deux grands signes

1. INTRODUCTION :

Nous abordons avec le chapitre 12 la partie centrale de la Révélation. Tous les acteurs principaux de celle-ci au cours des siècles s’y trouvent réunis pour la confrontation et le dénouement finaux : la femme qui donne naissance au fils qui doit gouverner le monde, le fils né puis enlevé au ciel, le grand dragon, l’archange Michel ; dans le chapitre 13, les deux bêtes ; dans le 14 : l’Agneau et les 144 000. L’étude de chacun des personnages, tel qu’il nous est décrit, et le rôle qu’il y joue est la clé de la compréhension de la vision reçue ici par Jean

2. Deux signes dans le ciel : une femme enceinte, un dragon rouge : v 1 à 6

C’est dans le ciel que se situent les deux signes que voit Jean : le signe de la femme et celui du dragon rouge : v 1 et 3. S’il en est ainsi, cela ne signifie pas pour autant que les choses décrites se passent dans le ciel, mais plutôt qu’elle en ont là leur origine.

a. 1er signe : une femme… enceinte : v 1 et 2

Le 1er signe que voit Jean est celui d’une femme peu ordinaire. Elle est revêtue du soleil, a la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête. La vision de Jean recoupe une autre vision qui lui est semblable : celle qu’a eu Joseph, fils de Jacob, au temps de sa jeunesse, vision qui choquera et irritera ses frères et jusqu’à Jacob, son père : Genèse 37,9 à 11. Alors qu’ils ne sont encore qu’une famille de bédouins nomades, la vision décrit ce que représente la famille de Jacob pour le ciel. La vision de Joseph ne parle pas d’une femme car Israël, en tant que nation, « épouse de Dieu », n’existe pas encore. Mais le dessein d’élection de Dieu existe déjà : Rom 9,11 : Jacob est choisi plutôt qu’Esaü.

Avant l’Apocalypse, de nombreux textes de l’Ancien Testament présente Israël, et Jérusalem en particulier, comme l’épouse première de Dieu : Ezéchiel 16,6 à 8, Esaïe 54,5-6, une épouse qu’il a du répuder à cause de ses nombreuses infidélités : Esaïe 50,1 ; Jérémie 3,1 à 5 ; Osée 2,4 à 9, mais à qui il fait une promesse de retour et de pardon : Osée 2,16-17.21-22 (mention du désert) ; Esaïe 62,4-5. Quoi que soit devenu Israël, Paul rappelle que, pour toujours, elle reste liée à Dieu comme une épouse à son époux, car c’est d’elle qu’est issu le Christ selon la chair : Rom 9,5.

Le fait que la femme mentionnée est Israël se confirme par ce qui lui arrive suite à la naissance, puis l’élévation de son fils dans le ciel : v 6. De manière surnaturelle, elle est conduite par Dieu dans un lieu sûr pendant les 1260 jours (3 mois et demi), pendant lesquels la bête, se déclarant Dieu dans le temple de Jérusalem, cherchera à la détruire : cf Apoc 11,2-3.

Pour toutes ses raisons, plus le fait que la femme, mis à part le fils mâle, a une nombreuse descendance : v 17, il est impossible qu’elle soit Marie, la mère physique de Jésus.

b. 2ème signe : le dragon rouge feu : v 3

Le 2ème signe que voit apparaître Jean est celui du dragon. Contrairement à celui de la femme, nous n’avons pas besoin de nous interroger pour connaître l’identité de celui qu’il représente, car elle nous est révélée : v 9. Il s’agit du serpent ancien, le serpent de la genèse : Genèse 3,1 à 5, appelé le diable ou Satan (l’adversaire). Sa description nous est utile pour comprendre quels pouvoir et autorité il possède :

- le dragon a la couleur du second cheval de l’Apocalypse, celui qui est envoyé sur la terre pour la guerre et le massacre : Apoc 6,4. Il souligne le caractère du diable qui est d’être meurtrier : Jean 8,44.

- Il a sept têtes : la tête est toujours mentionnée dans l’Ecriture comme le symbole du commandement : Ephés 1,22 ; Genèse 41,40. Le fait que le dragon ait sept têtes indique qu’il possède la plénitude de l’autorité sur le monde : Luc 4,6 ; 1 Jean 5,19.

- Il a dix cornes : la corne dans la Bible est toujours l’image d’un pouvoir exercé : Daniel 7,8. Les dix cornes du dragon s’incarneront en dix rois au travers desquels la bête exercera son pouvoir universel : Apoc 17,12.

- Il a sur ses têtes sept diadèmes : le diadème sur la tête est un signe de l’autorité et de la royauté. C’est le signe distinctif des souverains : cf 2 Sam 1,10. Satan est bien le prince de ce monde : Jean 12,31.

Outre son apparence, la vision de Jean relate quelles sont les œuvres principales du diable dans l’histoire :

- Dans le ciel, il a entraîné dans sa révolte le tiers des anges : v 4.

- Sur terre, son but premier et principal aura été d’empêcher la venue du Christ dont il a entendu parler de la venue dès la genèse : Genèse 3,15. De là viennent ses tentatives de détruire tous les libérateurs suscités par Dieu pour Israël comme nation :

- Moïse : Exode 1,16

- Jésus : par Hérode : Mat 2,16 à 18, ou par la haine de ses adversaires : Jean 7,30 ; 8,20.

Ou de détruire la nation en elle-même : Esther 3,13

Battu sur tous les plans, Satan ne pourra empêcher le dessein de Dieu en Jésus-Christ de s’accomplir. Impuissant, il devra assister à Golgotha au triomphe du Messie et à sa propre défaite : Col 2,15. Vaincu et désarmé, il ne pourra empêcher le retour du Messie ressuscité dans la gloire et son intronisation comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs : v 5 ; Ps 110,1.

Remarquons ici la sobriété des éléments rapportés au sujet de l’enfant qui va naître de la femme. Le but de Dieu ici n’est pas de présenter un parcours exhaustif de la vie de l’enfant promis par Esaïe le prophète : Esaïe 9,5, mais de souligner ce qui, dans ce parcours, est en lien direct avec l’opposition du dragon. Ses éléments sont au nombre de trois :

- le sexe de l’enfant : il sera un mâle : Jésus est le nouvel Adam, l’homme chef de la nouvelle humanité : Rom 5,14

- la tentative de meurtre sur sa personne dès sa naissance par Hérode : Mat 2,16 à 18

- l’enlèvement de l’enfant et sa mise à l’abri dans une sphère hors de portée de Satan, dans la présence même de Dieu : Hébr 1,3

- son règne futur sur la terre avec une poigne de fer : Psaume 2

Les deux éléments témoignent de la victoire absolue remportée par le Christ sur Satan par Sa résurrection et Son ascension : Jean 16,10

Notons que parmi ces éléments faisant partie intégrante du parcours de Jésus, la croix n’est pas mentionnée. La croix n’est en rien une victoire ou le produit d’une œuvre du diable. Elle est le résultat du choix volontaire de Jésus : Jean 10,18 ; Mat 26,42, l’accomplissement même du dessein de salut de Dieu pour le monde : Actes 20,28.

3. Guerre dans le ciel : v 7 à 12

Alors que le passage précédent nous introduisait dans les coulisses de l’histoire passée, les versets de ce passage nous projettent sur ce qui va se produire bientôt. Après avoir sévi à partir du ciel, vient le moment où le Rebelle en est éjecté suite à une guerre angélique menée contre lui et ses armées par Michel et les siennes.

La structure du texte nous révèle ainsi que si les anges sont d’abord «des esprits au service de Dieu : Hébr 1,14 », il existe dans le monde des créatures célestes une hiérarchie de puissances auxquelles sont affiliées des cohortes entières d’anges : cf Ephés 6,12. Michel comme Satan sont comptés parmi ces chefs à qui une grande autorité a été donnée, dès la création, dans le monde invisible : cf Daniel 10,21 ; 12,1. Si Lucifer, devenu Satan, était un chérubin protecteur : Ezéchiel 28,14, Michel est compté pour sa part parmi les archanges : Jude 1,9. La respect de l’autorité de chaque créature dans le ciel est tel que personne parmi elles ne se permet d’injurier l’autre, quand même il serait devenu un farouche adversaire.

Alors que nous sommes dans la partie centrale de la Révélation, partie dans laquelle Jérusalem et Israël occupent le devant de la scène, il n’est pas anodin de remarquer que c’est à l’archange Michel que revient l’honneur de précipiter Satan du ciel. Michel est, dans les lieux célestes le prince d’Israël : Dan 10,21 ; 12,1, comme il existe d’autres princes au service de Satan, à qui sont attribués la charge spirituelle d’autres nations : Dan 10,13. La victoire de Michel sur Satan dans le ciel est le prélude de sa défaite sur terre dans son projet de détruire Israël.

Sur le plan spirituel, l’éviction de Satan de la sphère céleste inaugure incontestablement un temps nouveau. C’est le temps où, dans les sphères célestes, le pouvoir de Christ et la puissance de Dieu ne sont plus contestés : v 10. Car ce n’est pas seulement Satan qui est évincé du ciel, mais encore tous les anges qui l’ont suivi dans sa révolte et lui sont affiliés ! Ni Satan, ni ses anges n’ont accès désormais à l’assemblée des esprits, telle que la décrit le livre de Job : Job 1,6.

Si le premier aspect de l’éviction de Satan et de ses anges touche le monde des créatures célestes, le second nous concerne. Satan évincé, il n’y a désormais plus d’accusateur pour les saints devant Dieu : Zach 3,1 ; Rom 8,33. Or, s’il y avait, mis à part celui de la tentation, un ministère que Satan pratiquait avec assiduité dans le ciel, c’était bien celui-là. Fort de nos chutes, de nos égarements, Satan n’avait pas à chercher loin pour trouver de la matière à ses plaidoiries contre le peuple de Dieu. Jour et nuit, il pouvait se présenter devant Dieu pour avancer de nouveaux éléments justifiés pour nous blâmer au regard de la justice de Dieu. Si lui était condamné, arguait-il, les saints de Dieu ne valaient pas mieux : eux aussi méritaient de l’être.

La justification des saints face aux accusations légitimes de Satan tient, dit la voix qui s’exprime à partir du ciel, en trois points :

- le sang de l’Agneau. Le Christ, ayant payé, par Sa vie, le prix des fautes de tous les hommes devant Dieuil n’y a aucune raison pour que les saints soient condamnés pour les leurs. Là où la justice a été satisfaite, aucune sanction n’est plus nécessaire : Rom 3,24 à 26

- la parole de leur témoignage. Parce qu’ils ont confessé Christ dans le monde, Christ s’est engagé à confesser le nom des saints dans le ciel auprès des anges : Luc 12,8. Etre connu de Christ est la seule assurance que peut avoir le chrétien face aux accusations du malin : Matthieu 7,21 à 23

- le sacrifice de leurs vies. Si tous ne sont pas appelés à passer par le martyr, rien ne signe autant la défaite et l’impuissance de Satan dans ce monde que la preuve que donne les saints de leur affiliation à Christ par le choix qu’ils font de préférer mourir à cause de Lui plutôt que de Le renier.

Si Satan est vaincu par Michel, il l’est aussi sur terre par les saints, dans l’utilisation des armes que Dieu leur donne : v 11.

La 3ème conséquence de l’éviction de Satan du ciel touche à ce qui va désormais advenir sur terre. Animé d’une grande fureur, Satan, ne pouvant désormais plus rien faire pour nuire à Dieu au ciel, va désormais retourner sa colère contre les seuls sur qui il peut encore agir dans l’espace qui lui reste : les hommes.

4. Tentatives de persécutions sur terre : v 13 à 18

Satan débouté du ciel, le premier objectif de sa colère sera de s’en prendre à ce qui lui rappelle le ciel et qui, ici-bas, à ce moment-là, en portera la marque : Israël. Comme le Pharaon poursuivant Moïse après la sortie d’Egypte, toutes ses tentatives pour détruire le peuple de Dieu se solderont par l’échec. Dieu sauvera de nouveau Son peuple en lui assurant la même protection qu’autrefois : Exode 19,4 ; cf Esaïe 40,31. L’ange de l’Eternel veillera sur eux pour les arracher au danger : Psaume 34,8, soit par des interventions célestes miraculeuses, soit par des phénomènes terrestres salvateurs : v 14, 16, cf Nomb 16,30 à 32.

Comme il en fut lors de sa délivrance d’Egypte, Israël devra de nouveau, dans cette partie sombre de son histoire, apprendre à vivre de Dieu, de Sa providence et de Ses bons soins dans le désert : v 14. Le temps de son exode ne durera pas cette fois-ci 40 ans mais trois et demi, temps où les nations seront livrées à la folie meurtrière de l’Antichrist. Israël vivra alors de nouveau de la manne de Dieu, recevant quotidiennement ce dont elle aura besoin pour vivre : cf Exode 16,13 à 19.

Impuissant pour détruire la femme, la colère du dragon se retournera in fine contre sa descendance : les individus qui, dans le monde, garderont les commandements de Dieu et porteront le témoignage de Jésus : v 17 ; cf Jean 14,21.

Je viens bientôt !

vendredi 15 avril 2011

Apocalypse 11 : Pleins feux sur Jérusalem

La vision du temple et des deux témoins à Jérusalem : v 1 à 14

Après le premier malheur frappant l’humanité demeurée rebelle à Dieu, le second malheur nous transporte à Jérusalem, au cœur de la vie même d’Israël, le peuple de Dieu. Jean y est chargé d’une mission. Il doit prendre le roseau qu’on lui donne pour mesurer le temple reconstruit. Placé au cœur du livre de la Révélation, le temple reconstruit apparaît comme le point d’orgue des événements qui forment la trame de l’affrontement final entre la puissance de Dieu et celles des ténèbres. Tous les personnages principaux du scénario final y sont réunis : Israël et les vrais adorateurs qui s’y trouvent : v 1, les nations : v 2, les deux témoins qui sont les deux oints de Dieu : v 3 et 4, la manifestation de la puissance de Dieu : v 5 et 6, la bête : v 7, la puissance de résurrection du Christ : v 11… Jamais dans l’histoire du monde, une telle concentration de puissances spirituelles hostile l’une à l’autre n’aura été réunie sur une si petite portion de terre !

La reconstruction du temple étant le fait et la nouveauté majeure du chapitre, nous allons en premier lieu nous y arrêter pour réfléchir à sa signification.

Le temple reconstruit :

1. Survol historique du concept du temple :

C’est dans le cœur et l’esprit de David que, la première fois, l’idée bâtir un temple à Dieu a germé. Trouvant déplacé, inconvenant que lui, le roi, habite une maison de cèdre alors que Dieu n’avait pour demeure qu’une tente, David fait part à Nathan, le prophète, de sa réflexion. Nathan ne lui donne aucune consigne. Il l’invite seulement à suivre ce que son cœur lui ordonne : 2 Sam 7,1 à 3

La nuit suivante, Dieu intervient. Il ne laisse pas David aller au bout de son projet. Non point qu’il y soit opposé, mais Il ne veut pas que David se méprenne. Si une demeure doit lui être construite, ce n’est point parce que Dieu en aurait besoin. A aucun moment dans les siècles passés, Dieu n’a fait le reproche à quiconque de n’y avoir pas pensé : 2 Sam 7,4 à 7. Si Dieu donne son feu vert pour qu’un temple lui soit dressé, il en donne les conditions :

- le temple ne sera pas le projet d’un homme, mais de Dieu

- il ne sera pas construit par David, mais au temps voulu par Dieu par son fils Salomon.

Ces choses dites, c’est sous Salomon que le temple se fait et que sont définies les fonctions d’utilité qu’il aura pour le peuple dans sa relation avec Dieu :

- le temple n’est pas la véritable demeure de Dieu : 1 Rois 8,27

- c’est une sorte de pied à terre pour Dieu, un lieu fixe de rencontre entre Lui et Son peuple destiné à remplacer la demeure mouvante et fragile qu’était la tente ancienne érigée par Moïse : 1 Rois 8,10 à 13.

- Le temple représente le cœur de la vie spirituelle d’Israël. Il est le lieu de référence à partir duquel les prières du peuple qui Lui sont adressées seront exaucées : 1 Rois 8,33.35.36

- Le temple est le lieu de la présence de Dieu, lieu où se manifeste sa gloire : 1 Rois 8,11. Le signe le plus fort du jugement de Dieu sur Son peuple, montre Ezéchiel, est le moment où la gloire de Dieu quitte le temple, suite aux désobéissances répétées d’Israël et de ses chefs : Ezéchiel 8 ; 10,18-19 ; 11,22-25.

- Lorsque Jésus parut, l’Evangile (et Lui-même) Le présente comme le nouveau temple, le lieu où la présence et la gloire de Dieu se manifestent : Jean 1,14 ; 2,18 à 22.

- Jésus retourné dans la gloire, l’Eglise est présentée ensuite comme le nouveau temple : Ephés 2,19 à 22 ; 1 Tim 3,15.

Outre la préparation et la manifestation du Messie, la prophétie biblique touche également de nombreuses fois au temple. Pour Jésus Lui-même, le destin du temple comme ce qui s’y produit sont inexorablement liés aux événements qui touchent à la fin des temps : Mat 24,1 à 3.15. Selon Ses propres mots, la prophétie de Daniel est la clé permettant de comprendre ce qui touche au temple dans les derniers temps.

La prophétie de Daniel et sa signification : Daniel 9,24 à 27 :

Daniel annonce que 70 semaines (en hébreu : septaines) ont été fixées pour mettre fin au péché et établir le royaume de Dieu, soit 490 ans. Cette période est elle-même divisée en 3 sous-périodes :

a. Une 1ère période de 7 semaines, soit 49 ans, qui verra l’apparition d’un chef, ayant reçu l’onction, qui rebâtira Jérusalem, en des temps troublés : Dan 9,25. Ce chef sera Néhémie qui, au travers de maintes tribulations, réussira à terminer la reconstruction de la muraille de la ville (livre de Néhémie, Esdras, Aggée et Zacharie). Le décret promulgant la reconstruction du temple a été promulgué par le roi Artaxerxès en 445 av J-C au mois de Nisan (mars) : Néh 2,1

b. Une 2ème période de 62 semaines, soit 434 ans, se conclura par la mort du Messie qui entraînera la destruction de la ville et du temple : Dan 9,26. Sir Robert Anderson, un juriste anglais a fait le calcul qu’en l’année 445 av J-C et le mois d’avril de l’an 32 où l’on peut supposer que Jésus est mort, il s’est passé exactement 173 880 jours, soit 69 années de 360 jours, comme on les comptait à l'époque (Apoc 11,2-3 : 42 mois = 1260 jours) .

c. La dernière semaine de Daniel est divisée en deux : v 27. Au début de celle-ci, un dévastateur, qui a pour but de détruire la ville et son sanctuaire, fera mine de conclure une alliance de sept ans avec le peuple de Dieu : v 27. Puis, soudain, au milieu de l’alliance, soit au bout de 3 ans et demi, il la rompra faisant cesser sacrifice et offrande. C’est cette prophétie que nous relate en détail Apoc 11,1 à 3.

Les lumières de l’Apocalypse sur la 70ème semaine de Daniel

Il ne suffit que de quelques mots à Jean pour nous communiquer la vision qu’il a de Jérusalem et du temple à l’époque de la 70ème semaine de la prophétie de Daniel. Les mots qu’il utilise, chargés de sens, sont cependant suffisamment évocateurs pour nous dire ce qu’il en sera :

- Le temple de Jérusalem sera le lieu de tous les mélanges sur le plan spirituel. A côté des adorateurs du vrai Dieu, qui rendront leur culte dans le sanctuaire : v 1, le parvis sera rempli de gens de toutes sortes de nations venus aussi pour adorer leurs dieux à leur manière : v 2

Des efforts diplomatiques incessants sont faits depuis des décennies pour déclarer Jérusalem cité appartenant aux trois religions monothéistes : judaïsme, christianisme, islam. A l’ancien emplacement du temple, ou dans ses environs, se trouve déjà le Dôme du Rocher, mosquée construite par Abd-al-Malik en l’an 691. Outre la reconstruction du temple qu’il encouragera, le tour de force du dévastateur dont Daniel parle sera de réussir à faire cohabiter tous les cultes à Jérusalem dans une totale proximité. Le principe de laïcité, cher à la France, sera ici poussé à son apogée. La tolérance maximale sera alors alliée à la confusion la plus totale.

La spiritualité vécue au cours de la 70ème semaine de Daniel sera l’aboutissement de tous les efforts œcuméniques entrepris depuis des décennies entre les leaders des grandes religions. Le geste le plus prophétique allant dans ce sens fut sans nul doute l’initiative prise par le pape Jean-Paul II qui, à Assise en 1986, a invité tous les responsables des religions du monde à venir ensemble avec lui prier pour la paix du monde. Le pape Benoît XVI s'est engagé à renouveler bientôt l'expérience.  Au vu de cet avenir révélé, la question se pose : les troubles actuels qui agitent les pays autour de la Méditerranée ne sont-ils pas les événements préparatoires nécessaires à ce changement révolutionnaire d’état d’esprit ?

Voir : http://pleinsfeux.com/leader-musulman-veut-reconstruction-temple/

Cette unité factice, parfaitement réalisée, sera le tremplin que l’Antichrist utilisera pour commettre le plus grand péché et le plus grand blasphème qui soit : se proclamer lui-même Dieu par tous les faux croyants dans le temple même de Dieu : 2 Thes 2,3-4, ce que Jésus et Daniel désignent sous le nom d’abomination de la désolation : Mat 24,15 ; Dan 9,27 ; 11,30-31 ; 12,11. Plus que tout autre lieu, Jérusalem sera à ce moment-là la capitale internationale de l’apostasie et de la confusion, confusion qui se déclinera aussi bien sur le plan éthique et moral (allusion à Sodome) que sur le plan de l’idolâtrie (allusion à l’Egypte) : Apoc 11,8.

On pourrait croire ici qu’enfin Satan a atteint son but : cf Esaïe 14,13-14. Ce sera sans compter les ressources de Dieu. Une épine sérieuse dans le pied de l’Antichrist va lui rendre amère sa victoire : l’apparition soudaine de deux trouble-fête, revêtus de toute la puissance de Dieu qui, pendant 42 mois vont lui tenir tête et lui démontrer, si besoin est, qu’il n’est pas le plus fort, mais qu’il y a dans les cieux un Dieu qui décide de qui doit être élevé et abaissé : cf Daniel 4,22.


Les deux témoins :

a. Identité

Alors qu’Il était sur terre, le Seigneur Jésus a maintes fois usé, face aux juifs, de l’argument selon lequel la loi (ou Moïse) et les prophètes étaient le témoignage suffisant dont ils avaient besoin pour croire en Lui : Luc 16,29 à 31 ; 24,27.44 à 47 ; Jean 1,45 ; 5,46. Dans le contexte juif, la Loi et les prophètes sont les témoins les plus éminents du Christ.

Il était inévitable que face d’une part aux prétentions de l’Antichrist forçant l’entrée du temple pour se proclamer lui-même Dieu, d’autre part au syncrétisme religieux faisant de Jérusalem la capitale spirituelle du monde, Dieu mette en œuvre des moyens surnaturels puissants pour rappeler à Son peuple opprimé et au monde qui est le vrai Christ et quelle parole est la vérité. Cette mission de témoignage sera donnée aux deux principales figures de l’Ancien Testament incarnant, l’une la Loi, essence même de la connaissance et de la vérité : Rom 2,20, l’autre les prophètes, témoins visionnaires du Christ à venir : Moïse et Elie !

Mis à part le rôle joué par chacun d’eux dans l’histoire, plusieurs autres éléments témoignent de l’identité des deux hommes :

1. la puissance qui leur est attribuée : v 6. Elle était celle dont ils ont fait preuve du temps de leur ministère passé : Elie : 1 Rois 17,1, Moïse : Exode 7,17 ; 8,1

2. Ils sont les deux figures qui apparaissent auprès de Jésus sur la montagne de la transfiguration. Le sujet de leur entretien touche à son départ pour Jérusalem : Luc 9,28 à 31

3. Ils ont tous les deux vécu un départ de la terre particulier : Elie fut enlevé au ciel sans passer par la mort : 2 Rois 2,11, Moîse fut enterré par Dieu : Deut 34,5-6.

4. Le retour d’Elie est annoncé comme signe précurseur du jour de la colère de Dieu et comme moyen de restaurer l’unité de la nation juive autour de Dieu et Sa parole : Malachie 3,23-25

b. Mission

Outre le fait d’être les représentants historiques, et donc incontestés, de la loi et des prophètes, la mission des deux témoins dans cette période ultime de l’histoire sera quadruple :

1. Vêtus de sacs, ils appelleront à la repentance le peuple de Dieu et le monde : v 3. De tout temps, le sac, espèce d’étoffe grossière privée de tout raffinement, fut l’habit dont se revêtaient les prophètes ou tous ceux qui, affligés et désolés de leurs péchés, manifestaient leur contrition à cause de la situation dans laquelle leurs fautes ou celles des autres avaient plongé le peuple : 1 Chr 21,16 Néhémie 9,1 Esaïe 37,2

2. Par leur invincibilité durant les 1260 jours de leur ministère (3 ans et demi), ils seront une force d’opposition à l’Antichrist et de démonstration pour le monde que, contrairement à ses prétentions, il n’est pas le vrai Dieu.

3. Par la faiblesse sous laquelle ils se présenteront au monde, ils seront la démonstration vivante que l’œuvre de Dieu ne se fait ni par la puissance, ni par la force, mais par l’Esprit de Dieu seul : Zacharie 4,1 à 6. Jamais si peu d’hommes n’auront produit d’effets plus grands avec si peu de moyens humains.

4. Par leur fin, ils seront les témoins de la réalité de la puissance de résurrection qui est en Christ et la rappelleront au monde : Apoc 11,11. Le monde devra bien croire que la résurrection de Jésus, trois jours après Sa mort, suivie de Son ascension, ont bien eu lieu puisqu’il aura sous les yeux la répétition du même prodige : Marc 9,31.

c. Impact de leur témoignage :

Bien que bref, à l’image du ministère public de Jésus, le ministère des deux témoins aura un impact spirituel considérable sur le monde :

- il redonnera à la Parole de Dieu tout le crédit et l’autorité qu’on lui aura dénier jusqu’alors

- il validera les principaux faits qui, liés au Christ, sont à la base du témoignage rendu par l’Ecriture à Sa messianité : mort, résurrection ascension. Utilisés par l’Esprit, le passage des deux témoins convaincra le monde de péché, de justice et de jugement : Jean 16,8 à 11

- il obligera l’Antichrist, par leur assassinat, à montrer sa vraie nature : Jean 8,44.

- Il donnera gloire à Dieu et suscitera à Jérusalem, au lieu même où l’Antichrist se sera fait proclamer Dieu, la louange d’un grand nombre pour l’Eternel, le Dieu du ciel : v 13

Bien que puissante, l’Apocalypse témoigne que la force du témoignage des deux témoins n’inversera pas de façon significative la tendance du monde à l’égard de Dieu et de l’Antichrist. Au lieu de se repentir, les hommes se réjouiront de la mise à mort des deux témoins : v 10. Dans sa globalité, le monde continue à courir tête baissée vers son jugement, ce dont témoigne la conclusion du passage consacré aux deux témoins : v 14.

La 7ème trompette : v 15 à 19

Alors que la mise à mort des deux témoins, devant les caméras du monde entier, fait passer l’Antichrist comme un dieu tout-puissant, le chapitre 11 se conclut par la proclamation au son de la 7ème trompette de la prise de pouvoir du royaume du monde par le Seigneur et son Christ. Apprenons de la contradiction totale qui existe entre ce qui est apparent sur terre et ce qui est réel dans les cieux ! Sur terre, tout semble contredire ce qui est dit, affirmé, proclamé dans le ciel. Dans le ciel, rien de ce qui paraît sur terre n’est pris pour vrai. Seule la foi peut faire que, quoique vivant sur terre au milieu même du mensonge, le croyant vive et se réjouisse des faits et des réalités qui sont au ciel ! C’est à quoi sera appelé le peuple de Dieu en ce temps où, plus que jamais, humainement vu, les ténèbres sembleront triompher.

Alors qu’un profond silence précéda l’ouverture du 7ème sceau, un hymne glorieux accompagne le son de la 7ème trompette. L’heure de la colère de Dieu est venue, heure où le mal, et ceux qui le représentent, l’incarnent, le pratiquent et le suivent, vont être jugés. C’est aussi l’heure, disent les anciens, où les justes, les serviteurs de Dieu, le saints de tous les temps vont être récompensés ! N’y a-t-il pas là plus grands sujets de joie !


Je viens bientôt !